Négritude La grammaire de Caliban
Item
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Titre
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Négritude La grammaire de Caliban
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Francofonia
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Titre du volume
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61
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Date
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2011
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Issn
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1121-953X
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Résumé
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Les deux poètes Léopold Sedar Senghor et Aimé Césaire, coauteurs du mot négritude dans les années trente, sont tous deux grammairiens (cela est important) et amis sans faille: «Senghor m'a révélé une partie de moi-même» aimait à dire Césaire. Toutefois, cette négritude dont ils partagent la paternité les distingue et les oppose. Dans sa préface de l'Anthologie de la poésie nègre et malgache de L. Senghor, Jean-Paul Sartre en fait le premier la remarque. Il écrit: «Étrange et décisif virage, la race (négritude de Senghor) s'est transmuée en historicité (négritude de Césaire)» (Orphée noir, 1948, p. XXXIX). Cette précision n'a pas suffi. Ajourd'hui, après trois-quarts de siècle, le mythe de la race, propre à la négritude de Senghor, a pratiquement recouvert le sujet historique de Césaire; en d'autres termes, la race a refoulé l'histoire. À partir des années cinquante, et plus tard, paraissent des textes post-négritude retentissants produits par des écrivains tels que René Depestre, Frantz Fanon, Édouard Glissant, Maryse Condé, Wole Soyinka et quelques autres. C'est de leur critique dont il s'agit ici, car un dépassement de la négritude peut parfois n'être qu'une reprise in petto des traits césairiens occultés qui la fondent.
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Creator
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Jacques Coursil
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pages
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13-26
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Publisher
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JSTOR